Wonder Woman ’77 Meets the Bionic Woman

Année(s) : 2017
Auteur(s) : Andy Mangels (Scénario), Judit Tondora (Dessins)
Catégorie : Comics – Super-héros
Genre : Robots contre Amazones
Format : Paperback de 160 pages réunissant les 6 chapitres de la mini-série
Disponibilité : Disponible sur Amazon
Note : Les extraits proviennent de la VO et ont été traduits par mes soins.
Quand, en 1977, CBS récupéra la série Wonder Woman dont la première saison avait été produite par ABC, la chaîne s’empressa de transposer l’intrigue à l’époque moderne (Les premiers épisodes se passaient durant la Seconde Guerre Mondiale) et de faire de la super-héroïne éponyme une agente gouvernementale dans le but évident de copier la formule de The Bionic Woman (Super Jaimie), le spin-off féminin de The Six Million Dollar Man (L’Homme Qui Valait Trois Milliards). À l’heure où les deux héroïnes télévisées vivent de nouvelles aventures au format comics chez DC et Dynamite, il était donc logique de les réunir dans un crossover les confrontant à une alliance d’anciens adversaires.
Créateur des redoutables Fembots et rival scientifique de Rudy Wells qui dota Steve Austin et Jaime Sommers de leurs implants bioniques, le Dr Franklin, accompagné de son « fils » Carl, s’est en effet associé à d’anciens ennemis de la princesse amazone eux-mêmes spécialisés en robotique: Orlich Hoffman et surtout, le Dr Solano et son assistante Gloria Marquez. Les deux premiers bad guys de la saison 2 ont en effet survécu à l’explosion de leur robot spadassin mais ne s’en sont pas sortis indemnes pour autant: Solano est désormais handicapé tandis que Gloria, mutilée et défigurée, est devenue une cyborg nommée Dr Cyber.
Aidés du capitaine Radl, l’officier Nazi qui avait tenté d’envahir Paradise Island, cet aréopage de scientifiques travaillant pour la mystérieuse organisation Castra compte investir à nouveau l’île avec une armée robotique afin d’utiliser ses mines de Feminium (Le métal constituant les bracelets pare-balles de Wondy) pour construire des androïdes indestructibles.
Une enquête commune leur ayant permis de découvrir leurs sinistres projets, Jaime et Diana Prince alias Wonder Woman, accompagnées du chien bionique (!) Max, se rendent sur Paradise Island pour la défendre, l’occasion d’y retrouver plusieurs personnages de la série: des Amazones comme Hippolyta, Asclepia, Rena et Drusilla, laquelle redevient Wonder Girl pour les aider …
… mais aussi Amadonna qui habite désormais l’île où elle apprend à maîtriser ses pouvoirs et que Drusilla surnomme « Donna », ce qui est clairement un clin d’œil à la Wonder Girl des comics, Donna Troy. Et au cas où on aurait des doutes, la fille d’Ilandia (Vous noterez au passage une coquille du lettreur qui rebaptise son monde natal Islandia) porte une tenue rappelant beaucoup le premier costume de Donna …
Enfin, on y retrouve deux ennemies repenties, Fausta Grables et Carolyn Hamilton, cette dernière se faisant désormais appeler Nubia. Fervent défenseur de la représentation des personnages LGBT dans les fictions, le scénariste Andy Mangels en profite pour glisser dans la conversation que leur mariage est imminent après un bisou rapide à l’arrière-plan.
Signalons également quatre amazones inédites – Joanna, Allie, Christie et une peintre non-nommée – dont je suis sûr que ce sont des références à des personnes réelles ou fictives mais que je n’ai pas réussi à identifier.
On voit donc revenir beaucoup d’adversaires et d’alliés à super-pouvoirs, mais l’entourage civil n’est pas oublié pour autant. N’étant pas très familier avec l’univers de The Bionic Woman, j’ai surtout remarqué celui de Wonder Woman: le mystérieux chef de l’IADC qui avait disparu au bout de 7 épisodes, IRAC, Rover, Joe Atkinson et sa fille Elena, ainsi qu’Eve qui a enfin droit à une petite scène d’action. Pas mal pour un personnage qui n’avait été créée que pour remplacer Diana quand Lynda Carter n’était pas disponible!
On sent donc que les auteurs sont des fans des séries originales, s’amusant même à reproduire les fameux bruitages qui accompagnaient les tours de force des deux héroïnes.
Mais ils n’en oublient pas pour autant ceux qui ne les ont jamais regardées, puisqu’ils font résumer aux principaux personnages les épisodes dans lesquels ils étaient apparus. À une époque où la plupart des comics sont devenus illisibles pour ceux qui ne possèdent pas une connaissance encyclopédique des précédents numéros tandis que les éditeurs se demandent pourquoi ils n’arrivent pas à attirer de nouveaux lecteurs, il est rafraîchissant de croiser des auteurs qui se souviennent que « chaque épisode est le premier de quelqu’un » et qui prennent la peine de résumer succinctement les précédents comme les comics d’antan savaient si bien le faire.
Curieusement, dans son résumé, Hoffman dit que son plan était de contrôler le gouvernement alors que dans son unique épisode, il enlevait des savants pour les vendre à une puissance étrangère. Les deux objectifs ne sont cependant pas incompatibles et on peut parfaitement supposer que c’était la première étape d’un projet plus complexe.
Si les références à la Wonder Woman télévisée abondent, il y en a aussi à sa version comics, puisqu’à l’origine, Dr Cyber était une ennemie défigurée et Nubia la « sœur jumelle » de Wondy, ainsi qu’une des premières super-héroïnes noires de DC. En plus de ces deux personnages créées dans les années 70, période de diffusion de la série TV, on trouve deux créations plus tardives: Philippus et Artemis.
Signé par des fans des séries télévisées d’origine dont ils recyclent astucieusement les ingrédients en respectant leur continuité et leur univers tout en restant accessible à ceux qui ne les connaissent pas, ce crossover est une réussite à l’intrigue efficace et dont la fin conclue l’histoire principale tout en laissant une porte ouverte vers une suite qu’on aimerait vraiment lire un jour.
Verdict?
Illustrations extraites de : Wonder Woman ’77 Meets the Bionic Woman